Introduction :

« J’y comprends rien… », « c’est même pas une vraie matière ! », « Y a même pas de programme ! ». Certes les motifs d’agacement, d’angoisse ou d’incompréhension ne manquent pas quand il s’agit de préparer l’épreuve de culture générale, ou de questions contemporaines. Quel que soit son intitulé, elle répond pourtant à des règles simples, des objectifs précis, une méthodologie invariable (si, si, vraiment !).

En quoi consiste cette épreuve ?

Parfois il est plus aisé de dire ce que n’est pas cette épreuve ! Elle n’est pas un Trivial Pursuit déguisé, elle n’est pas un quizz de connaissances, elle n’est pas un prétexte à la récitation de développements philosophiques appris par cœur, elle n’est pas l’occasion d’étaler sa culture littéraire ou cinématographique. Elle est, en réalité, un savant dosage de tout ceci. Cette épreuve consiste à proposer une vision du monde contemporain à travers la réponse à un sujet. Il est impératif de développer un point de vue personnel sur un sujet et de l’étayer par des arguments solides. Cette épreuve s’inscrit clairement dans la tradition universitaire française du débat, de la dissertation. Vous devez, sur une problématique précise, exposer une argumentation personnelle, mesurée, illustrée et convaincante. C’est sans doute la seule épreuve où la justesse n’est pas requise. Précisément, au contraire des épreuves techniques, il ne s’agit pas ici d’évaluer votre connaissance de l’exactitude des théories, des jurisprudences d’une matière précise du droit. Dans l’épreuve de questions contemporaines, le vrai ou le faux ont une place relative, contingentée à votre capacité à défendre votre position. Est juste ce qui est convaincant et étayé.

Pourquoi ne faut-il pas redouter cette épreuve ?

Justement parce qu’il n’y a pas de programme ! En réalité, c’est vous le programme de cette épreuve. Elle n’est donc pas à redouter, bien au contraire. Elle offre une formidable opportunité de mettre en avant vos idées, votre connaissance de notre monde. Il s’agit de penser large et d’argumenter précisément ce qui est à votre portée et qui correspond à ce qui est attendu d’un magistrat. Après avoir forgé votre opinion sur le sujet, vous la défendez ! Avoir des connaissances sur les grands courants philosophiques, connaître les grands enjeux de notre monde et être en capacité de penser la complexité du monde, de la questionner et de l’interpréter vous permettront de réussir sans problème cette épreuve.

Quel est l’intérêt de cet exercice ?

La dissertation de questions contemporaines est une épreuve extrêmement discriminante. Sous couvert de la réponse à un sujet, elle permet en fait au jury de vous évaluer sur de multiples aspects, certains dépassant même la simple nature de l’épreuve. Il convient de garder cela en tête lorsque vous rédigerez votre devoir. Cette épreuve permet d’évaluer votre compréhension du monde dans lequel vous vivez et dans lequel vous allez exercer la charge de magistrat. Elle permet surtout de mesurer votre capacité à argumenter et à proposer une démarche originale, inédite sur des sujets qui peuvent être très classiques. Elle a également pour objectif de juger votre niveau de français et d’expression et votre capacité à jouer avec les nuances de notre langue pour exprimer des idées mesurées, adaptées.

Quelle est la méthodologie à suivre pour réussir ?

Cette méthodologie est à appliquer à la lettre. Le corps de votre devoir, son squelette compte pour une bonne partie de la note car la structure argumentative est d’une importance capitale pour pouvoir convaincre le lecteur. Le devoir se construit en trois organes dépendant les uns des autres : une introduction, un développement et une conclusion. L’introduction est constituée d’une phrase d’accroche, d’une délimitation spatio-temporelle du sujet, d’une définition problématisée des termes du sujet, d’une problématique (une vraie, surtout pas une reformulation hasardeuse du libellé du sujet), une annonce de plan. Le développement s’articule autour d’un plan en 2 parties, 2 sous-parties elles-mêmes subdivisées en paragraphes argumentés dont la structure interne est : idée, argument, exemples. Le plan apparent est à privilégier mais si vos titres ne sont pas très bien rédigés alors il vaut mieux cacher le plan. Enfin, une conclusion qui résume votre argumentation en rappelant les points principaux et qui propose une ouverture.

Comment se préparer ?

Pour bien se préparer à l’épreuve, il convient de travailler sur deux axes : les connaissances et la problématisation. Il est important d’acquérir des connaissances sur la plupart des grandes thématiques de questions contemporaines, des grands débats, des auteurs, des Idées. Mais il est indispensable de travailler aussi sur la problématisation, c’est-à-dire le questionnement de ces idées. Vous devez les remettre en cause, les discuter afin de forger votre approche du sujet. Le meilleur conseil reste, bien évidemment, l’entraînement. Plus vous ferez de sujet et plus votre esprit s’aiguisera et s’adaptera aux canons de l’épreuve.

Raphaël BERTRAND

Un like, un partage sur les réseaux ?

Facebook
Twitter
LinkedIn

Suivez-nous sur les réseaux sociaux :