Outre la question de l’appréhension des révisions, de l’organisation de son emploi du temps tout au long de l’année, il est important d’anticiper matériellement et psychologiquement la semaine du concours. Quelques points doivent être pris en compte pour cette semaine un peu particulière, afin qu’elle se déroule de la manière la plus optimale.

D’un point de vue matériel :

Il se peut que les épreuves écrites du concours aient lieu loin de chez vous. Vous pouvez consulter les lieux d’examen des années précédentes pour savoir où vos épreuves sont susceptibles de se dérouler. Sinon, l’adresse sera communiquée sur la convocation, après l’inscription au concours.

Selon le lieu plusieurs questions se posent :

  • La distance et le trajet

Que vous habitiez à proximité du lieu d’examen où a une certaine distance, il est nécessaire d’anticiper votre trajet. Peut-être privilégier le trajet en voiture, avec un covoiturage entre candidats, afin d’éviter les aléas des transports en commun. Faire le trajet à plusieurs permet de discuter et ainsi d’évacuer une partie du stress en se rassurant à plusieurs. Plus contraignant mais très rassurant, il est également possible de prévoir une seconde voiture, un conducteur de secours qui vous suit en cas de panne, ou de toute autre difficulté sur le trajet.

Dans le cas où vous utiliseriez les transports en commun, il faut à l’avance prévoir l’itinéraire, le temps de trajet, les possibles retards de bus, tram ou métro, le monde sur les lignes… Ainsi, pour éviter toute angoisse d’un retard, je vous conseille de partir très en amont ; prévoir d’arriver une ou deux heures en avance sur les lieux du concours.

Si votre centre d’examen est particulièrement éloigné, vous pouvez envisager de prendre un hôtel à proximité, de préférence à quelques minutes à pied. Ainsi, vous n’avez pas à vous soucier du temps de trajet, des embouteillages, des pannes ou grèves de transport.

Dans cette situation, le choix de l’hôtel est primordial. En effet, une chambre d’hôtel mal isolée et bruyante risque de vous priver d’un repos nécessaire durant cette semaine d’épreuves. De plus, le concours se déroule généralement fin mai, début juin, les températures peuvent être relativement chaudes (tel était le cas pour le concours en 2023), il vaut mieux privilégier une chambre d’hôtel avec climatisation pour lutter contre ce désagrément. Toutefois, cela demande un budget conséquent car le concours se déroule sur une semaine, il faut donc prévoir de financer cinq nuits d’hôtel, les repas, le déplacement, etc.

De la même façon, ces coûts doivent être anticipés pour les épreuves d’admission qui se déroulent à Bordeaux, souvent sur plusieurs jours.

  • Le matériel à ne pas oublier

Lors de votre préparation pour la semaine de concours, il faut être vigilant et organisé pour ne rien oublier d’essentiel. Acheter à l’avance tout ce qui est nécessaire pour cette semaine enlève une charge mentale importante, permettant de vous concentrer uniquement sur votre concours. Voici une liste, non-exhaustive, de ce dont vous avez besoin pour le jour des épreuves :

  • Votre convocation
  • Votre pièce d’identité
  • Votre trousse : plusieurs stylos (bleu, noir, rouge…), un correcteur, une règle, des surligneurs, un crayon à papier, une gomme…
  • Vos codes
  • Des post-it. Attention, ils sont interdits dans les codes au début de l’épreuve. En revanche, il est possible de s’en servir pendant cette dernière.
  • Des bouchons d’oreilles (boules quies). Si la place qui vous est attribuée le jour de l’épreuve est proche d’une porte, d’un point de mouvement, vous ne serez pas dérangé par le bruit et pourrez rester concentré.
  • Des mouchoirs
  • Une bouteille d’eau
  • Un repas
  • Un goûter
  • Une montre (non connectée).

L’objectif principal, pendant le concours, est de réduire le plus possible sa charge mentale, son stress pour ne penser qu’à l’épreuve du jour. Ainsi, l’organisation de votre journée sera essentielle. Les épreuves commencent généralement à 13 heures. Vous pouvez manger avant de partir, mais aussi sur place si vous êtes en avance. Je vous conseille de ne pas faire votre repas du midi trop tôt avant l’épreuve, au risque de rencontrer, pendant cette dernière, l’état de fatigue arrivant après manger et ainsi perdre en concentration et efficacité. Également, vous allez rester de longues heures à votre place afin de composer. Pensez à mettre une tenue dans laquelle vous êtes à l’aise. Il est possible que les salles d’examen soient climatisées, pensez à prendre une petite veste pour ne pas avoir froid. À l’inverse, à ne pas trop vous couvrir pour ne pas avoir trop chaud. L’objectif est de composer dans les meilleures conditions possibles afin de se concentrer uniquement sur sa copie et son sujet, sans être dérangé par des choses superflues qui pourraient être évitées.

D’un point de vue psychologique:

Lors des épreuves du concours diverses émotions peuvent être envahissantes : le stress, l’angoisse, la peur d’échouer, mais aussi l’excitation de concrétiser enfin tant d’efforts et de préparation. Mon premier conseil serait de ne pas se laisser déborder par des émotions négatives, au risque de vous paralyser à la vue du sujet. Il est important de se rassurer : vous avez travaillé tout au long de l’année, vous avez des connaissances et vous vous êtes entrainé pour ce jour. Vous êtes capable d’y arriver, et de réussir l’épreuve. Garder cette philosophie et cette manière de penser favorise l’approche de l’épreuve et sa réussite.

À la découverte du sujet, deux réactions sont généralement possibles : se dire que l’on ne connaît rien ; où se dire que l’on connaît très bien. Ne portez pas de préjugés actifs et directs sur le sujet au risque de vous laisser déborder par le premier ressenti. Prenez le temps, 5 ou 10 minutes, pour réfléchir aux termes, à la formulation, aux problèmes posés, ensuite vous pouvez commencer à inscrire sur votre brouillon vos idées. Cette étape est importante car elle évite de se précipiter sur un axe sans prendre en compte une vision globale du sujet.

Vient la fin de l’épreuve. Qu’elle soit à première vue réussie ou non, je ne conseille pas d’écouter les plans, les idées des autres candidats. Bien sûr, cela peut vous rassurer sur votre travail, mais cela peut également vous perturber, vous démoraliser. Une bonne copie n’est pas nécessairement similaire aux autres. Mais entendre à la sortie de l’épreuve des choses différentes de ce que l’on a réalisé peut sérieusement atteindre la confiance en soi pour les prochaines épreuves. 

Dans cette continuité, même si vous pensez avoir totalement raté l’épreuve, ce n’est pas grave. Ce concours est un marathon, la première étape n’est pas exclusive. Ainsi, il ne faut pas se lamenter et encore moins abandonner ! J’ai vu des candidats sortir en pleurant d’une épreuve et pourtant être admissible, et même admis ! Il faut se ressaisir, se dire que la prochaine se passera mieux, qui sait, peut-être que l’épreuve n’est pas si ratée que l’on pense. Et puis, si vous avez raté, les autres aussi…peut-être !

Après une épreuve, il est nécessaire de se reposer, de se vider la tête, faire autre chose. Je pense qu’il ne faut pas se remettre à réviser le soir, ni même relire ses fiches le matin avant l’épreuve. Les lectures de dernière minute sont souvent source de stress et vous cloisonnent dans ce que vous avez relu, au risque d’oublier d’autres aspects importants du sujet. Il faut laisser son cerveau se reposer afin d’appréhender l’épreuve en pleine forme et dans les meilleures conditions.

Enfin, n’oubliez pas que la réussite du concours d’entrée de l’ENM n’est pas une fin en soi. D’une part, il n’y a plus de limite au nombre de candidatures, donc rien n’empêche de le repasser l’année suivante en se sentant mieux préparé. D’autre part, d’autres voies d’accès – certes indirectes – à la magistrature existent et permettent de rebondir, comme le concours des greffes, la direction des greffes, le concours de conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation, officier de police, de gendarmerie, commissaire de police/gendarmerie, avocat, etc., qui offrent l’accès au deuxième ou troisième concours, ou parfois même d’autres passerelles (candidatures internes, sur dossier…).

Quoi qu’il en soit, une bonne anticipation de la semaine des épreuves est une condition indispensable à la réussite du concours !

Un like, un partage sur les réseaux ?

Facebook
Twitter
LinkedIn

Suivez-nous sur les réseaux sociaux :