Une bonne préparation du concours de l’ENM passe nécessairement par un bon équilibre de vie, ce qui suppose de ne pas négliger la dimension psychologique durant votre temps de préparation. Or trop fréquemment, les candidats vivent assez mal, sur la durée, le rythme des révisions. La lourdeur du programme, la diversité des matières et des épreuves sont indéniablement des sources de stress et d’angoisse. La fatigue peut vite prendre le dessus et entraîner une déconnexion complète du cerveau et de votre capacité à réfléchir. Pour ma part, j’ai vécu cette situation : en plein concours blanc, après 15 minutes d’épreuve, j’étais totalement paralysée ! Incapable de réfléchir, les mots n’avaient plus aucun sens, j’en avais même oublié la méthodologie de la dissertation et ne comprenais plus les articles du code que je connaissais pourtant très bien… Il est donc important de s’accorder du temps pour décompresser, se reposer, penser à autre chose ou encore confier ses angoisses à un tiers.  Qu’elles soient collectives ou individuelles, plusieurs solutions existent afin de ne pas se laisser emporter moralement par la charge de travail.

Des solutions collectives :

  • Désigner un témoin de confiance : l’idée est simple, elle consiste à désigner une personne en qui on a confiance, avec qui il est facile de discuter, pour se téléphoner, se voir, toutes les semaines ou toutes les deux semaines, et discuter, se rassurer… Il est important de ne pas intérioriser sa frustration, son angoisse, mais d’en parler afin de l’évacuer et de se sentir mieux.
  • Intégrer des groupes de discussion sur les réseaux sociaux : de nombreuses pages Facebook, whatsApp, Messenger et autres, consacrées à la préparation du concours, existent. Il faut être conscient que les personnes qui en font partie sont dans la même situation que vous ; elles préparent le concours et connaissent la pression que vous. Il peut être intéressant de partager son ressenti, ses difficultés et de se rendre compte qu’en réalité, tout candidat vit les mêmes angoisses ! Cela permet de relativiser. Attention toutefois aux profils atypiques parfois présents dans ces groupes de discussion, pour qui la préparation du concours semble d’une grande facilité…
  • Réviser hors de chez soi : aller à la bibliothèque universitaire si vous avez le statut d’étudiant, ou la bibliothèque municipale permet de sortir de chez soi. D’une part, n’étant pas chez vous, vous n’êtes pas soumis aux tentations et distractions existantes. D’autre part, cela vous fait sortir, prendre l’air, donne un cadre et un rythme de vie, permet de voir du monde, de se mettre plus facilement en conditions de travail.

Des solutions individuelles :

  • Se constituer un emploi du temps cadré. Pour être plus efficace dans ses révisions, il est important de faire un emploi du temps précis, avec des horaires de travail, et des temps réguliers de pause. Ainsi, il est possible de prendre du temps pour soi, pour faire du sport, voir ses amis, sortir, etc., sans culpabiliser. Cela permet aussi plus de rigueur et de motivation dans les périodes travaillées.
  • Utiliser les applications de gestion du stress, de respiration, de bien-être… : il existe une multitude d’applications pour aider à se détendre, à gérer son stress, notamment grâce à la relaxation et la respiration. Cette méthode peut être utile avant les périodes de révisions, tous les jours, un peu le matin, en début d’après-midi, et surtout le soir au coucher. Cela permet de se sentir mieux et ainsi de travailler plus efficacement.
  • Faire du sport : l’idéal est de faire du sport en club ou pratiquer une activité en dehors de chez soi. Une activité en club ou association impose un entraînement, un cours régulier, chaque semaine, à des heures précises, en allant à la rencontre d’autres personnes. Cela permet de sortir, voir du monde, et ainsi de se couper complètement des révisions.

Chez soi, c’est également possible avec des vidéos ou des applications dédiées. Toutefois, il est plus difficile de s’y tenir et de faire des séances régulièrement. Afin de ne pas négliger le sport, je pense qu’il est nécessaire de l’intégrer dans son emploi du temps. Le sport permet de garder confiance en soi, de se sentir bien dans son corps, et donc dans sa tête.

  • Rattacher des récompense à des objectifs : pour tenir son programme de révisions de la journée, de la semaine ou du mois, il peut être opportun de rattacher des récompenses aux objectifs que l’on se fixe. Cela permet de se motiver et d’optimiser sa productivité, étant pressé de décrocher sa récompense (sous réserve de ne pas « bacler » pour autant son travail). Les récompenses peuvent être variées, l’important étant qu’elles soient proportionnelles à l’objectif atteint. Ainsi, elles peuvent être quotidiennes lorsqu’elles sont rattachées à la réalisation de quelques fiches de cours ; elles peuvent être hebdomadaires après avoir réalisé un sujet d’entrainement ; elles peuvent être mensuelles dès lors qu’on aura terminé le fichage d’une matière entière. De quel type de récompense peut-il s’agir ? Cela dépend de chacun ! Cela peut être un chocolat à la fin de chaque chapitre, un épisode d’une série après chaque journée travaillée. Vous pouvez encore vous dire que la fin de chaque manuel sera marquée par une sortie boutiques, cinéma, restaurant … Cela vous permettra de vous motiver pour avancer le plus efficacement possible. À plus long terme, c’est la même chose, à la fin de chaque matière au programme, à titre personnel je m’accorde un week-end détente, en partant quelques jours dans ma famille, à la montagne ou à la campagne. La récompense permet de prendre conscience de l’étape accomplie et de se satisfaire du travail ainsi réalisé.
  • Ne pas négliger les temps de pauses : il est important de faire des pauses, à tous les niveaux. L’organisation des pauses dépend de la méthode d’apprentissage de chacun. Sans pause, le cerveau sature et risque de ne plus être productif. Ainsi, il faut prendre le temps de s’arrêter, de bouger, de s’étirer, d’aller prendre l’air cinq minutes, de prendre un goûter… Les pauses peuvent être prises toutes les heures (deux heures max), pour une durée de 15 à 20 minutes. La pause du midi est également très importante, à ne surtout pas négliger. Pendant cette période, il est possible de prendre un peu de temps pour ses activités. Une courte sieste peut aussi permettre de reprendre des forces. D’autres préféreront lire, soit l’actualité soit un livre, ce qui permet de cumuler pause et préparation de l’épreuve de culture générale. Et on reprend l’après-midi sur le même rythme !

Pour vous donner une idée plus précise, voici une journée type en ce qui me concerne :

  • 7h30 : réveil. Le lundi et vendredi, séance de sport de 7h30 à 8h30.
  • 9h – 10h30 : révisions
  • 10h30 – 11h : pause
  • 11h – 12h30 : révisions
  • 12h30 – 14h : pause déjeuner avec une activité (promenade, sieste, lecture…)
  • 14h – 17h : réalisation d’un sujet d’entrainement
  • 17h – 18h : pause avec une activité (une séance de yoga, une douche, la préparation du repas du soir…)
  • 18h30 – 20h : révisions sur des éléments « annexes ». Sur cette période, je ne reprends pas les cours juridiques complexes qui demandent une concentration optimale, mais je fais plutôt des lectures, le suivi de l’actualité, etc.
  • 20h : diner et soirée libre.
  • 23h : coucher

Bien entendu, ce programme est à titre indicatif. Je le modifie constamment, selon les jours, selon ma fatigue, ma concentration, mes rendez-vous personnels, etc. Mais avoir cette base de travail me permet de savoir quelle matière travailler, comment travailler, et ainsi de ne pas culpabiliser de ne rien faire à certains moments. Notamment, la dernière session de la journée (18h30 – 20h) est facultative. Il y a des jours où je n’ai pas envie, où le programme de la journée m’a fatigué, alors je passe ce temps à me reposer et faire des choses qui me font envie, qui me permettent de décompresser …

Pour conclure, la préparation du concours est une période très exigeante qui demande de l’endurance, de la rigueur, du sérieux et énormément de force mentale, raison pour laquelle il ne faut pas oublier de s’accorder du temps pour soi. Ce temps n’est pas perdu, bien au contraire !

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